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    L’Actu vue par Remaides : « Doxycycline en prévention des IST bactériennes (Doxypep) : la reco de la HAS »

    • Actualité
    • 26.02.2025

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    DR

    Par Jean-François Laforgerie

    Doxycycline en prévention des IST bactériennes (Doxypep) :
    la reco de la HAS

    Le Conseil national du sida et des hépatites virales (CNS) et l’ANRS Maladies infectieuses émergentes ont, à la demande du ministère de la Santé, sollicité la haute autorité de Santé (HAS) pour l’élaboration de recommandations françaises sur l’utilisation de la doxycycline, un antibiotique, en prévention des infections sexuellement transmissibles bactériennes, ce qu’on appelle Doxypep. La HAS a récemment publié une recommandation de bonne pratique. La rédaction de Remaides fait le point. En bref et en fin d’article, d’autres infos dans le champ de la santé.

    Quels sont les objectifs de cette recommandation de la HAS sur l’utilisation de la doxycycline en prévention des IST ?
    - délivrer des recommandations pratiques aux soignants-es et aux patients-es concernant l’utilisation de la doxycycline en prévention des infections sexuellement transmissibles bactériennes ;
    - améliorer la prise en charge des personnes infectées par des IST bactériennes ; 
    - assurer une homogénéité de la prise en charge sur le territoire.
    Cette recommandation s’adresse aux professionnels-les de santé, aux représentants-es du milieu associatif, aux personnes exposées à un risque d’IST.

    Quelles sont les indications de la doxycycline en traitement post-exposition  (TPE-Doxy ou plus connu sous le nom Doxypep) chez les HSH et femmes trans multipartenaires ?
    Voilà ce que dit le document de la HAS.
    « La doxycycline en prévention des IST bactériennes n’est pas recommandée chez les hommes ayant des rapports avec des hommes (HSH) et les femmes trans (AE).
    Dans cette population, dans une démarche de décision partagée avec le ou la patiente, il est toutefois possible d'envisager sa prescription, pour les personnes exposées à un à haut risque d’IST (AE) : Dans le cas où le choix serait fait de cette prescription, il est recommandé :
    ‒ d’évaluer si la personne est à haut risque d’IST : les hommes cis et les femmes trans ayant eu des rapports avec au moins deux partenaires homme cis ou femme trans au cours des 12 derniers mois et ayant eu au moins deux épisodes d’infections sexuellement transmissibles bactériennes à C. trachomatis, N. gonorrhoeae ou T. pallidum (syphilis) dans les 12 derniers mois ;
    ‒ d’expliquer les modalités de prise de la doxycycline en prévention selon les données actuelles des essais : doxycycline 200 mg en 1 prise orale au plus tôt après un rapport sexuel sans préservatif, et jusqu’à 72 h sans dépasser 3 prises par semaine (hors AMM) ;
    ‒ d’associer une prévention combinée : conseils de réduction des risques, dépistages répétés et traitement du VIH et des IST, vaccinations contre les IST, prévention du VIH par Prep VIH ;
    ‒ d’expliquer les modalités particulières de surveillance des IST sous antibioprophylaxie selon les données actuelles des essais : dépistage des IST tous les trois mois ET traitement curatif de toute IST selon les recommandations actuelles.
    Il est impératif de réaliser un test de guérison de l’IST après traitement curatif pour s’assurer de l’absence d’émergence d’IST résistante à la doxycycline. »

    Quelles sont les indications de la Doxypep dans les autres populations (femmes cis, hommes trans, hommes ayant des rapports avec des femmes (HSF)) ?
    Voilà ce que dit le document de la HAS.
    La doxycycline en prévention des IST bactériennes n’est pas recommandée chez les femmes cis, ni chez les hommes trans, ni chez les hommes ayant des rapports avec des femmes (HSF) uniquement (grade B). Le grade B équivaut à un niveau de preuve scientifique ; en l’occurrence : « présomption scientifique ». Dans sa recommandation, la HAS explique ceci : « Fondée sur une présomption scientifique fournie par des études de niveau intermédiaire de preuve (niveau de preuve 2), comme des essais comparatifs randomisés de faible puissance, des études comparatives non randomisées bien menées, des études de cohorte. »
    De nouvelles études chez les femmes sont nécessaires du fait des conséquences au long terme des IST bactériennes asymptomatiques.

    Dans les cas particuliers où la prescription de  Doxypep sera choisie, quelles en sont les modalités ?
    Voilà ce que dit le document de la HAS.
    « Dans les cas particuliers où la prescription de doxycycline en traitement post-exposition (TPE-Doxy) serait choisie, à l’appréciation du rapport bénéfice-risque par le prescripteur et dans une prise de décision partagée avec le patient, les modalités de prise devront se rapprocher de celles utilisées dans les essais cliniques, à savoir :
    ‒ Doxycycline 100 mg per os [par prise orale, ndlr] : deux comprimés en prise unique, au plus tôt après le rapport sexuel sans préservatif et jusqu’à 72 h au plus tard, sans dépasser trois prises par semaine ;
    ‒ Associée à la prévention combinée et à une surveillance particulière (…) Cette prescription devrait tenir compte des effets indésirables potentiels, des éventuelles interactions médicamenteuses, des éventuelles interactions avec les substances psychoactives, d’un potentiel impact sur les résistances bactériennes, d’un potentiel impact comportemental et du manque de données en l’état actuel des connaissances sur le schéma de prise optimal. (AE) La consultation donnant lieu à cette prescription exceptionnelle devait être l’occasion d’aborder avec le patient les autres axes de prévention des infections sexuellement transmissibles au sens large.

    En bref, d'autres infos dans le champ de la santé

    "C'est maintenant ou jamais" pour conclure un accord sur les pandémies, selon le chef de l'OMS

    « C’est maintenant ou jamais » qu’il faut conclure un accord international sur les pandémies, a affirmé Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), à l’ouverture d’une nouvelle semaine de négociations auxquelles les États-Unis ne participent plus. « Nous nous trouvons à un moment crucial alors que vous vous apprêtez à finaliser l’accord sur la pandémie à temps pour l’Assemblée mondiale de la santé » en mai, a relevé Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors de l’ouverture du treizième cycle de négociations au siège de l’OMS à Genève. « C’est vraiment maintenant ou jamais. Mais je suis persuadé que vous choisirez "maintenant" parce que vous savez ce qui est en jeu », a-t-il dit.
    Cette nouvelle semaine de négociation vise à finaliser l’accord avant la grande réunion annuelle en mai de l’ensemble des États membres de l’OMS. En décembre 2021, les pays membres de l’OMS ont décidé d’élaborer un accord sur la prévention des pandémies et la préparation à celles-ci pour éviter les graves erreurs de la Covid-19.
    Mais des questions de taille restent en suspens, dont celle du partage des données sur les agents pathogènes émergents et les avantages qui en découlent, à savoir les vaccins, les tests et les traitements mais aussi la surveillance des pandémies, a souligné l’AFP.
    « Vous vous souvenez des leçons durement gagnées de la Covid-19, qui a fait environ 20 millions » de morts « et qui continue de tuer. C’est la raison pour laquelle nous sommes ici : pour protéger les générations futures de l’impact des pandémies », a précisé le patron de l’OMS, le 17 février. « La prochaine pandémie n’est pas une question de si, mais quand elle aura lieu. Il y a des rappels tout autour de nous : Ebola, Marburg, la rougeole, le Mpox, la grippe et la menace de la prochaine maladie X », a-t-il poursuivi.
    Quelques heures après son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a signé un décret pour retirer les États-Unis de l’OMS. Son décret stipule que Washington cessera de négocier pendant la phase de retrait qui doit durer un an. « Aucun pays ne peut se protéger seul. Les accords bilatéraux ne permettront pas d’aller bien loin », a prévenu le chef de l’OMS, qui espère que Washington reviendra sur ses décisions. Les ONG présentent lors des discussions ont exhorté les États membres de l’OMS à conclure un accord.

    Atelier Actions Traitements : comprendre le VIH et les traitements

    Jeudi 27 février de 18h à 20h, Actions Traitements propose un atelier « Comprendre le VIH et les traitements ». Il vise à fournir des informations claires et accessibles sur le VIH, son fonctionnement, et l’impact des traitements sur la santé. Y seront abordés :
    - le VIH expliqué simplement : comprendre comment il agit dans l’organisme ;
    - les traitements antirétroviraux (ARV) : leur rôle, leur efficacité, les effets secondaires et les bonnes pratiques pour une observance optimale ;
    - les étapes clés du suivi médical : analyses biologiques, interprétation des résultats (charge virale, CD4) ;
    - qualité de vie et VIH : alimentation, activité physique, gestion du stress et prévention des comorbidités.
    Cet atelier sera également un espace d’échanges permettant de poser vos questions, de partager ses expériences et d’apprendre des témoignages d’autres participants-es.
    L’atelier est conçu comme un moment d’apprentissage et d’échange pour mieux comprendre sa santé et renforcer son autonomie au quotidien. Il sera animé par la Dre Anne Simon, médecin infectiologue et un patient intervenant
    Où ? Actions Traitements. 23, rue Duris. 75020 Paris.
    Métro 2 ou 3 Père Lachaise. Possibilité de rdv en distanciel/visio.
    Pour obtenir des informations et prendre rendez-vous, par téléphone au 06 51 62 16 20.

    Contre le "sexisme systémique" du monde médical en France

    Une centaine de médecins hommes dénoncent, dans une tribune publiée par le journal Le Monde le 17 février, « le sexisme systémique dans le monde médical hospitalier et universitaire » en France et « l’omerta » face aux violences sexistes et sexuelles, indique l’AFP. « Il faut que la peur et la honte changent de camp », disent ces médecins qui dénoncent les « traditions carabines », « l’imaginaire paillard purement masculin » et des structures « trop souvent dominées par une culture sexiste, machiste et patriarcale ». « Nous nous engageons donc à réagir lorsque nous serons témoins de propos ou d’attitudes pouvant être qualifiés de sexistes et de harcèlement ou de violences sexuels », avertissent ces professionnels du milieu médical parmi lesquels des étudiants, médecins à l’hôpital, chefs de service ou professeurs à l’université. En avril 2024, des révélations de l’infectiologue et professeure Karine Lacombe ont suscité de nombreux témoignages, sur les réseaux sociaux en France et auprès d’associations professionnelles et étudiantes, sur les violences sexistes et sexuelles (VSS) dans le milieu de la santé. Fin novembre 2024, l’Ordre des médecins a publié une enquête sur les violences sexuelles et sexistes commises par des médecins, aux résultats qualifiés de « très inquiétants ». Selon cette enquête réalisée auprès de 21 140 médecins, 54 % d’entre eux-elles ont eu connaissance de violences sexuelles ou sexistes commises par un autre médecin, quelle que soit la victime, entre patient, professionnel de santé ou autre personne. Et 49 % des femmes médecins interrogées déclarent avoir été, elles-mêmes, victimes de violences sexistes ou sexuelles de la part d’un autre médecin. La moitié des infirmières déclarent, en outre, avoir été victimes de violences sexistes et sexuelles (VSS) dans le cadre de leur exercice, l’auteur pouvant être un patient, un soignant, un visiteur ou un supérieur, selon une enquête de l’Ordre des infirmiers publiée en décembre 2024. Mi-janvier, le nouveau ministre de la Santé Yannick Neuder a annoncé un plan global contre ces violences dont la création d’un observatoire des violences sexistes et sexuelles au sein du secteur de la santé.

    Milei, dans le sillage de Donald Trump, va retirer l'Argentine de la "néfaste" OMS

    Après les États-Unis, c’est au tour de l’Argentine d’annoncer son retrait de l’Organisation mondiale de la Santé. La décision a été prise par le président ultralibéral argentin Javier Milei et annoncée mercredi 5 février par la présidence, citant de « profondes différences sur la gestion sanitaire », de la Covid-19 en particulier, et « l’influence politique de certains États ». « Le président a chargé le ministre des Affaires étrangères Gerardo Werthein de retirer l’Argentine de l’OMS », a confirmé le porte-parole présidentiel Manuel Adorni en conférence de presse. Les Argentins-es ne vont « pas permettre à une organisation internationale d’intervenir dans notre souveraineté, encore moins dans notre santé », a-t-il ajouté. Se référant aux « différences » sur la gestion sanitaire, il a en particulier cité « la pandémie qui, avec le gouvernement d’Alberto Fernandez (centre-gauche, 2019-2023, ndlr) nous a conduits au plus long confinement de l’histoire de l’humanité », ainsi qu’à un « manque d’indépendance face à l’influence politique de certains États ». L’Argentine, sévèrement touchée au début de la pandémie de Covid-19, avait appliqué des mesures sanitaires sévères, avec un confinement de cinq mois en 2020, considéré comme l’un des plus durs au monde, et une levée très progressive des restrictions. La pandémie y a fait environ 130 000 morts. Milei, qui, dès avant sa présidence, avait critiqué la réponse gouvernementale à la pandémie, a fustigé sur Instagram « un organisme si néfaste qu’il a été l’exécutant de ce qui fut la plus grande expérience de contrôle social de l’histoire ». Le ministre de la Santé Mario Lugones a apporté un bémol à l’annonce fracassante, soulignant sur son compte X que « quitter l’OMS ne signifie pas quitter l’OPS [Organisation panaméricaine de la Santé, ndlr], qui est préexistante et dépend de l’OEA » (Organisation des États américains). L’OPS dans les faits « agit en tant que bureau régional pour les Amériques de l’OMS », indique l’OPS elle-même sur son site. Selon le porte-parole présidentiel, le retrait argentin va donner au pays « une plus grande flexibilité pour mettre en œuvre des politiques adaptées au contexte et intérêts de l’Argentine, une plus grande disponibilité de ressources ». La contribution de l’Argentine à l’OMS pour le cycle budgétaire 2022-2023 a été de près de 4,4 millions de dollars par an et un montant proche (4,1 millions) a été prévu pour le cycle 2024-2025.