L’Actu vue par Remaides : « Baisse d’un tiers des nouveaux cas de séropositivité à Paris depuis 2014 »
- Actualité
- 08.11.2024
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Par Fred Lebreton et Jean-François Laforgerie
Baisse d'un tiers des nouveaux de séropositivité
au VIH à Paris depuis 2014
Deux infos principales ces derniers jours dans le champ du VIH. L’association Vers Paris sans sida et la Ville de Paris ont annoncé, mi-octobre, une baisse d’un tiers des nouveaux cas de séropositivité dans la capitale en dix ans. De son côté, l’ONG AVAC (Advocacy Access Equity) a récemment fait passer l’info sur le fait que la firme pharmaceutique Gilead avait « accordé des licences pour le lénacapavir à six fabricants de génériques. La rédaction de Remaides fait le point sur l’actu VIH.
VIH : une baisse d'un tiers des nouveaux cas de VIH à Paris depuis 2014
Bonne nouvelle ! L’association Vers Paris sans sida (VPSS) et la Ville de Paris ont annoncé (14 octobre) une baisse d’un tiers des nouveaux cas de séropositivité dans la capitale en dix ans. « Depuis 2014, le nombre de nouveaux diagnostics a chuté de 33 %, passant de 1 000 à un peu plus de 650 cas en 2023, souligne Christophe Martet, le président de VPSS. Ces résultats couronnent une décennie d’efforts soutenus dans la lutte contre l’épidémie. Ils s’expliquent par la mise en place de nombreuses initiatives de prévention et de sensibilisation, mais aussi par un accès facilité aux soins pour les populations les plus à risque. Les villes doivent redoubler d’efforts pour atteindre les objectifs 2030 de fin de la transmission. Le VIH doit rester une priorité de santé publique : l’épidémie n’est pas finie ! ». Alors que l’épidémie de VIH en France semble marquer des signes de stagnation, voire une reprise des infections dans certaines populations particulièrement exposées, (voir notre article sur les données nationales du VIH en France en 2023, VPSS avance plusieurs hypothèses quant à la baisse des infections à Paris :
- l’augmentation des dépistages de 25 %, grâce au dépistage communautaire et à l’introduction de VIHTest ;
- une multiplication par 3,6 du nombre de personnes ayant initié la Prep (près de 13 000 Parisiens-nes ont un recours régulier à la Prep ;
- une meilleure précocité des diagnostics, grâce à laquelle une personne concernée sur quatre à Paris découvre sa séropositivité dans les trois mois suivant le début de son infection.
« Connaître sa séropositivité au plus tôt permet d’accéder aux traitements et d’atteindre rapidement une charge virale indétectable, gage d’une espérance de vie en bonne santé similaire à la population générale et de non-transmission du virus aux partenaires sexuels », rappelle VPSS.
Lénacapavir : accord de Gilead pour des versions génériques
AVAC (Advocacy Access Equity), une ONG qui œuvre à l’accès universel pour les traitements et la prévention dans le champ du VIH, a récemment fait passer l’info sur le fait que la firme pharmaceutique Gilead avait « accordé des licences pour le lénacapavir à six fabricants de génériques (dont l'un fait partie des trois détenteurs de licences pour le cabotégravir). Les licences couvrent 120 pays, ce qui est légèrement plus élevé que le nombre de pays pour les génériques de cabotégravir - une liste comparative sera bientôt disponible ». L’info a d’ailleurs été confirmée par un communiqué de presse du labo pharmaceutique. Gilead y annonce bien la signature d’accords de licence d’office avec six industriels (leur permettant d’utiliser le lénacapavir breveté) pour produire et vendre des versions génériques du lénacapavir dans 120 pays à forte incidence du VIH et à ressources limitées. Cela vaut pour l’usage du lénacapavir en traitement curatif et pour un usage en Prep (sous réserve d’approbation réglementaire). Gilead a annoncé que les premiers dépôts de dossiers pour le lénacapavir en Prep se feront d’ici la fin de 2024 en priorisant l’enregistrement dans les pays les plus concernés par l’épidémie. Les pays où ont été réalisés (ou le sont encore) des essais Purpose seront probablement prioritairement concernés : Afrique du Sud, Ouganda, États-Unis, Argentine, Brésil, Mexique, Pérou, Thaïlande, France, Grande-Bretagne. On savait déjà que Gilead prévoyait de soumettre les données des études PURPOSE 1 et PURPOSE 2 à la FDA (agence américaine du médicament) d'ici la fin de l'année 2024, afin de demander la commercialisation de la Prep injectable tous les six mois, en 2025, aux États-Unis. Il reste bien sûr de nombreuses questions en suspens, notamment en ce qui concerne le prix, mais il s'agit d'une avancée importante.