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    L'Actu vue par Remaides : Sérophobie aux États-Unis : des avancées et des angles morts

    • Actualité
    • 23.09.2024

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    Par Fred Lebreton

    Sérophobie aux Etats-Unis : des avancées et des angles morts

    Comme chaque année depuis cinq ans, la Glaad (Gay & Lesbian Alliance Against Defamation – une association américaine de veille médiatique œuvrant à dénoncer les discriminations et les attaques à l’encontre des personnes LGBT dans les médias) publie un rapport sur l’état de la sérophobie dans la société américaine. La rédaction de Remaides revient sur les infos principales à retenir.

    Ce cinquième rapport, réalisé en partenariat avec la firme pharmaceutique Gilead, met en évidence une baisse de la sérophobie (les Américains utilisent l’expression « stigmatisation liée au VIH »), mais la génération Z (les personnes nées entre la fin des années 1990 et le début des années 2010, généralement entre 1997 et 2012) reste la moins informée sur le VIH.

    Environ 1,2 million de personnes vivent avec le VIH aux États-Unis. Selon le CDC (Centers for Disease Control and Prevention), les hommes gays et bisexuels représentent environ deux tiers des nouveaux diagnostics de VIH dans le pays chaque année, avec une incidence disproportionnée chez les hommes gays et bisexuels noirs et latinos. Le CDC estime également que plus de 14 % des femmes transgenres vivent avec le VIH.

    Les connaissances sur le VIH sont restées stables aux États-Unis au cours des cinq dernières années avec près de 90 % des répondants-es se déclarant au moins un peu informés-es sur le VIH et plus de la moitié se disant bien informés-es sur le VIH. Angle mort de ces avancées, la génération Z continue d’être l'une des moins informées sur le VIH avec seulement 37 % des adultes de cette génératin qui se déclarent bien informés sur le VIH ; un chiffre similaire à celui d’il y a cinq ans.

    L’étude « Where We Are on TV », qui analyse la représentation des personnages LGBT+ dans les fictions américaines, montre qu’un seul personnage LGBT+ vivant avec le VIH a été représenté dans une série télévisée scénarisée en prime time [dans la série Fellow Travelers, sur la chaine Showtime] durant la saison 2023-2024. L’étude montre également une baisse significative du nombre d’Américains-es ayant vu des personnes vivant avec le VIH dans des émissions de télévision ou des films, passant de 39 % en 2023 à 35 % en 2024. Voir des histoires de personnes vivant avec le VIH augmenterait de 15 % la facilité des gens à interagir avec des personnes séropositives dans divers contextes de la vie quotidienne, selon le rapport.

    Glaad et Gilead soulignent également des baisses inquiétantes au cours des cinq dernières années, notamment une baisse significative de la croyance que les personnes vivant avec le VIH peuvent vivre de longues vies en bonne santé, passant de 90 % en 2020 à 85 % en 2024. Le Sud des États-Unis est la seule zone à enregistrer une baisse significative à cet égard.

    « La situation de la sérophobie en Amérique ne pourrait pas être plus claire : la stigmatisation est enfin en déclin, et c'est maintenant le moment d'accélérer l'éducation qui peut sauver des vies, en partageant les histoires de personnes vivant avec le VIH », a commenté Sarah Kate Ellis, présidente et directrice générale de Glaad, dans le communiqué. « Avec des outils révolutionnaires de prévention comme la Prep et U = U, nous devons saisir l'opportunité qui se présente à nous pour combler le fossé générationnel en matière de connaissances. Le travail central de Glaad pour éradiquer la stigmatisation et la désinformation autour du VIH dans les médias est plus urgent que jamais. Mettre fin au VIH et à sa stigmatisation devrait être l'accomplissement durable de chaque génération, et nous n'avons jamais été aussi proches de cet objectif », a conclu la militante.

    Le rapport sur la stigmatisation du VIH de 2024 a été réalisé via un sondage en ligne en janvier 2024 auprès d’un échantillon de 2 511 adultes américains-es âgés-es de 18 ans et plus. L'échantillon a été obtenu et agrégé par CINT, qui dispose du plus grand réseau de consommateurs-rices au monde pour la recherche basée sur des enquêtes en ligne.

    Pour lire ou télécharger le rapport intégral (en anglais) de 28 pages.